Comme raconté dans l’épisode 01, les rencontres se poursuivent à partir de septembre 2023 pour valider avec les participants de l’atelier que la motivation est bien partagée pour avancer ensemble.
Révéler les éléments constitutifs d’une vision et d’enjeux communs, s’accorder sur le cadre de coopération, sur les conditions d’engagement, les rôles et les financements… Tous ces points demandent du travail et de l’interconnaissance qui se renforcera au fil des semaines et des mois à venir.
Au fil de nos rencontres, nous identifions des limites et des besoins. Notamment en ce qui concerne l’approvisionnement en écorces d’oranges. Il nous faut trouver des « mangeurs » d’oranges à Saint-Nazaire susceptibles d’accepter de nous remettre leurs écorces. Nous décidons d’entrer en contact avec des hôtels qui pressent des oranges à leurs clients pour le petit-déjeuner. En novembre 2023, nous rencontrons Philippe BOUTLEUX, directeur de l’Hôtel Holiday Inn Express et Véronique VENTURINI, directrice du DUSK Hôtel IBIS Gare de Saint-Nazaire. Tous deux témoignent d’un certain enthousiasme pour notre démarche. Ils nous parlent de leur conditions d’approvisionnement en oranges et du traitement des déchets. Nous comprenons alors que les oranges pressées ne sont pas bio, ce qui risque de compliquer le procédé de fabrication pour éliminer les pesticides contenus dans les écorces.
Nous décidons de nous rapprocher de La Coop du Coin, épicerie associative qui s’approvisionne en agrumes auprès d’une coopérative espagnole LAS TORCAS qui semble avoir une attention particulière (et de longue date) à la préservation de la biodiversité dans les sols et de la ressource en eau. Nous convenons d’un RDV avec David MORILLO le représentant bénévole de LAS TORCAS localement et nous évoquons avec lui les possibilités d’un approvisionnement en complément de celui de la Coop du Coin. Ce regroupement d’achats permettrait à terme à La Coop du Coin d’être livrée directement à Saint-Nazaire (ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, la livraison est regroupée à Camoël pour approvisionner plusieurs épicerie associatives du sud de la Bretagne).
Côté formulation, le Lycée Heinlex a bien avancé aussi et 3 solutions réalisées par les élèves sont présentées en janvier 2024. Prochaine étape : la phase de tests par les équipes du Groupe FACILITY pour évaluer le confort d’utilisation et l’efficacité.
Une nouvelle idée en profite pour s’inviter, proposer des savons à base d’écorces d’oranges aux hôteliers du territoire ! A suivre en Saison 2 du projet LOWRANGE ? 😉
Les chantiers sont multiples et variés mais le plan est clair et la répartition des tâches aussi. Tout ça avance dans le bon sens !
En février, c’est Paul MOURAZ (participant de l’atelier initial à l’occasion du cOOpér’actiOn) et Zoé COLLEY-MEYER son associée qui sont invités à enrichir les réflexions du collectif pour le séchage des écorces d’oranges et leur broyage. La chaleur résiduelle d’un four à pain pour le premier ? Des vélos-blender pour le second tout en sollicitant une association de sport-santé pour en faire une activité au bénéfice de ses membres ? Pas si simple à faire qu’à dire mais la créativité est aussi réjouissante que stimulante ! Zoé dessine une première vision graphique du système :
Nous sommes le 1er mars et 8 mois se sont écoulés depuis le cOOpér’actiOn. Le chemin parcouru est conséquent, jalonné d’avancées et de concrétisations qui demandent de l’investissement. Le besoin de structuration financière et contractuelle est à l’ordre du jour dans le cadre de l’accompagnement de l’écosystème coopératif territorialisé.
C’est l’occasion d’interroger les places et rôles de chacun, au regard de ce qui a déjà été réalisé, et des besoins respectifs. Au fil des étapes allant de la production à l’utilisation du produit, chaque acteur peut être à la fois bénéficiaire, bénéficiaire/contributeur ou prestataire. La valorisation (monétaire ou non) de ces bénéfices et contributions est une des clés de l’Économie de la Fonctionnalité et de la Coopération (EFC), un des outils centraux dans l’action de baObab. La coopération, consciente de ces valorisations, implique les parties prenantes par un levier essentiel dans notre vision de la transition : l’intégration.
Au delà de créer ensemble, il est alors question d’enjeux communs dont chacun est garant à la hauteur de ses moyens, et l’écosystème coopératif territorialisé devient une cordée d’acteurs interdépendants, vision déterminante, notamment dans la stratégie de financement.
En mars 2024, un 1er colis de 60kg d’oranges est livré via la Coop du Coin. Un support de présentation permet d’expliquer la démarche en cours aux clients de l’hôtel IBIS et l’enthousiasme est partagé tant du côté clients que des collaborateurs de l’hôtel. Les écorces sont récupérées par Lycée HEINLEX.
En attendant la suite !